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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 23:10

Les vampires sont parmi nous

Pour Halloween, le cinéma et le marketing (les deux vont souvent de paire) ont donné matière à écrire grâce au phénomène « Twiling », le succès de librairie de Stephenie Meyer porté à l’écran. Vendredi dernier, les vampires faisaient ainsi la Une de plusieurs quotidiens. « Pourquoi les vampires ont un tel succès », tirait « Aujourd’hui en France ». Ce dernier n’occulte pas que c’est une affaire de gros sous (la première convention Ultim Twiling s’est ouverte ce week-end à Boulogne-Billancourt et il fallait débourser entre 59 et 139 euros pour assister à une conférence ou rencontrer un acteur. Sans compter « six passes VIP mis aux enchères sur eBay (…) le second a été acheté à plus de 5000 euros », rapporte le quotidien. Les mordus de Billancourt sont parfois désespérants.

 

Mais « Aujoud’hui en France explique aussi que ces vampires nouvelle génération sont « devenus sexy ». Il a interrogé le pédopsychiatre Stéphane Clerget pour qui « cette nouvelle esthétique touche davantage les filles ». La raison ? Les vampires d’aujourd’hui se caractérisent par « la retenue de la pulsion sexuelle. Ils ne mordent plus, ils se retiennent. Ca touche davantage les filles, à une époque où la sexualité est présentée comme dangereuse. »

 

Mondialisation, ou le vampire sans visage
Comme « Aujourd’hui en France », « La Voix du Nord » du vendredi 30 octobre y va de sa Une et de son dossier. L’article de Claire Lefebvre mérite d’être lu. « Que de chemin parcouru par le vampire depuis le début du XVIIIe siècle et l'Europe centrale, berceau de son folklore et de ses légendes », écrit-elle.  . « Dracula a longtemps été moralisateur, brandissant les interdits de l'Angleterre victorienne », explique Jean Marigny, prof de littérature spécialiste des vampires. "Le comte sanguinaire n'a pas fini de semer la mort et la désolation dans son voisinage. À chaque moment-clé de l'Histoire, le vampire fait des apparitions. Après la crise de 1929 : laid, déformé par des émotions obscures et irrationnelles. »

 

 Mais aujourd’hui, le vampire s’est humanisé. « Le vampire prend désormais les traits d'un anonyme : l'ennemi n'a plus de visage, s'appelle mondialisation ou terrorisme », lit-on sous la plus de claire Lefebvre. « Face à un monde en mutation, on a peur de voir ses proches ou soi-même changer, devenir « autre ». Et depuis la menace atomique, la peur de la science, de la maladie est récurrente : dans Aliens, l'humain fabrique lui-même le monstre. L'ennemi du futur est invisible. Chaos climatique, OGM, virus qui mutent... Autant de métaphores de la peur fondamentale de mourir. Peur qui nous sauve : ne porte-t-elle pas en elle le désir de fuir le danger, lutter contre la catastrophe annoncée ? Du moins tant que les vampires seront parmi nous, tout au fond de nous... ».

 

Et la Toussaint, alors ? Cette fête des saints que l’on confond allègrement avec la fête des morts qui se célèbre, en principe, le lendemain, est un autre marronnier pour lequel ; il n’est pas simple de trouver un angle original. Nord Eclair de ce dimanche 1er novembre a choisi de s’intéresser à ces nouveaux « métiers de la mort ». « Siné Hebdo » préfère nous faire réfléchir aux suicides dans le monde du travail. Le dessin de couverture montre un salarié agonisant après s’être poignardé. De l’index trempé dans son propre sang, il raye le mot « morts » et le remplace par "salariés ». Et cela donne  le titre de Siné Hebo du 28 octobre : « Toussaint : fête des salariés »

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Je ne sais pas pourquoi, cela me fait penser à cette phrase inscrite sur la voiture de cette anarchiste des années 70, que l'on connaissait sous le nom de "la Brassens" : "Le capitalisme est comme un vampire qui suce le sang des ouvriers". Les marronniers ont parfois cela de bon qu'ils nous rappellent que rien ne change vraiment.

Dany Boon, le stakhanoviste
Cela n'a rien à voir, mais rien -ou presque- ne change davantage à propos du dernier spectacle de Dany Boon. Le comédien  armentiérois a terminé sa tournée lilloise ce 1er novembre, au  théâtre Sébastopol. "La voix du Nord" (samedi 31 octobre) ressert les plats avec un papier admiratif. "Salles combles et ambiance surchauffée pour un artiste "trop stylé"", s'emballe Christophe Caron qui se permet juste, et très timidement, une petite réserve. Un sketch archiconnu ("La Poste") et un numéro de clown  "qui relève d'une gaudriole".

Aucune réserve en revanche pour Barbara Six, dans "Aujourd'hui en France" (vendredi 30 octobre). "Même en rodage, écrit-elle, le spectacle a ravi toutes les générations accourues à cette "première" nordiste". On sait que tel n'était pas l'avis de "Nord Eclair"  qui, pour l'avoir écrit sous la plume de Patrice Demailly, a été éterdit de spectacle. C'est "Le Monde" qui le rappelle dans son édition datée des 1er et 2 novembre. Faisant allusions aux lapins qui appraissent dans le spectacle, "Il y a aussi, comme chez Lewis Caroll, un lapin qui s'ignore : Dany Boon", juge Macha Séry. Pourquoi ? "Pour sa regrettable manie d'esquisser des sketches prometteurs et de les abréger prématurément", affirme-t-elle. L'envoyée spéciale du "Monde" reproche à Dany Boon, "qui mène sa carrière à la manière d'un stahanoviste", de "couper son effort".

Evoquant ensuite l'effet de "Bienvenue chez les Chtis", elle cite l'artiste : "j'ai pas pris la grosse tête, je l'avais déjà". "Une boutade ? se demande-t-elle. "Pas si sûr" répond-elle en racontant la mésaventure du journaliste de "Nord Eclair". "Dany n'aime pas les critiques, en tout cas pas celles qui le dérangent, il aime les gens, dit-il".

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