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23 décembre 2016 5 23 /12 /décembre /2016 02:08

Coup de pouce vers le bas

 

Bras armé de la politique anti-sociale du gouvernement, Myriam El Khomri vient encore de cogner sur les classes populaires. Au 1er janvier, le Smic sera revalorisé de 0,93%, mais il n'y aura aucun geste du gouvernement envers les 1 600 000 salariés concernés. Le coup de pouce attendu se tourne vers le bas, comme celui du puissant qui ordonne l'exécution de l'homme à terre. En clair, la ministre a respecté fidèlement les recommandations de « prudence et modération » faites par un « comité d'experts indépendants » qui met en avant un  « taux de chômage toujours très élevé » et une « conjoncture de l'emploi toujours précaire ». Voilà au moins qui règle définitivement son compte à un mensonge sémantique : l'inversion de la courbe du chômage.

Le seul et dernier « coup de pouce » du gouvernement remonte à juillet 2012. Il portait sur 0,6% qu'il fallait ajouter à la revalorisation du smic de 1,4%. On mesure, à l'aune de cet immobilisme, l'échec de ce gouvernement dans le domaine social. On jugera s'il faut parler d'impuissance ou de cynisme face à un Smic qui, en guise d'étrennes, augmentera de 9 centimes de l'heure, passant de 1141 à 1153 euros net par mois pour les smicards employés à plein temps. Cela représente 12 euros par mois auxquels n'auront pas droit les très nombreux salariés à temps partiel qui sont autant de travailleurs pauvres.

Depuis son arrivée rue de Grenelle, la ministre n'a eu de cesse de se positionner contre les travailleurs : loi Travail, anti-syndicalisme, soutien à la répression. Jamais elle n'aura dévié du couloir de droite dans lequel elle a été placée par Manuel Valls. En toute logique, la voilà maintenant qui se positionne pour la candidature de ce dernier, à la primaire socialiste, en lui emboîtant le pas sur la nécessaire suppression de l'article 49.3 !

Comment, au moment où l'on incite les citoyens, notamment les plus jeunes, à s'inscrire sur les listes électorales, peut-on à ce point s'exercer à les dégoûter de la politique ? Comment peut-on, outre cette hypocrisie électoraliste, justifier une austérité pour les plus faibles en prétendant qu'une hausse significative du Smic reviendrait à bloquer l'embauche des jeunes ? Alors que, dans le même temps, l'État continue à répandre sa générosité, via le Cice, le Cir et autres largesses, envers les entreprises les plus riches ?

Philippe ALLIENNE

(Publié dans Liberté Hebdo n°1451 du 23 décembre 2016)

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