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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 16:48
Diminution de 100% du chômage à TourcoingPole-Emploi-Tg004.jpg
Apparemment, les médias ont manqué l'information. U n vrai scoop pourtant. La cité du broutteux, Tourcoing, dans le nord de la France, a éradiqué le mal qui ronge l'ensemble du pays : le chômage. Oyez, très braves gens : le cancer social s'est fait la malle. Histoire d"une rémission improvisée avec rechute programmée... et rapide

Le saviez-vous ?  Les visiteurs qui se rendent régulièrement dans une des agences de Pôle Emploi ne sont ni des touristes, ni des enfants gâtés qui rendent visite à leur tonton et repartent avec quelques euros pour s'acheter des friandises. Non, ces étranges et fidèles visiteurs sont des demandeurs d'emploi. Avant, on disait des "chômeurs". C'est la même chose. Un demandeur d'emploi, c'est un mec, ou une nana, normalement constitué(e) selon les normes encore en vigueur, mais qui n'a pas de travail.Parce qu'il ou elle n'en a pas trouvé, ou parce qu'il où elle en avait mais l'a perdu. Par mégarde, par distracton, par sa faute, au mec ou à la fille.C'est ça, un chômeur ou un e chômeuse (disons chômiste, c'est plus simple).

 

L'histoire commence le 19 juillet, à Tourcoing donc. Les chômistes qui se rendent à l'antenne de Pôle emploi, rue Thiers (du nom de celui qui avait fait tirer sur le peuple de la Commune), ex-Assedic locale, ont la surprise de trouver le rideau de fer baissé. A fond. Plus encore que la culotte qu'on leur demande si souvent de tomber. Une affichette les informe que l'agence déménage et que la clientèle (pardon ? D'accord, les chômistes) seront désormais reçus rue de Tournai, dans le centre ville. Une discussion s'engage entre les lecteurs de ladite affichette. Ils ne semblent pas d'accord sur l'interprétation qu'il convient de donner à la chute du texte.On y parle en effet d'une ouverture au 25 juillet, Mais comme la date du 19 figure aussi, certains croyants (comment ? Oui, oui, chômistes) assurent que le transfert a forcément eu lieu. Ils expliquent qu'il est inconcevable qu'une antenne de pôle emploi ferme durant une semaine. Même en juillet. M'enfin ?!

 

Alors, les chômistes se rendent rue de Tournai. En ordre dispersé pour ne pas avoir l'air de manifester; Et aussi pour ne pas montrer aux autres qu'ils ne savent pas trop situer. L'affichette ne livre pas les précisions. Rue de Tournai, à Tourcoing, c'est à proximité de l'église Saint-Christophe (ben oui, quoi ! Saint-Chistophe, le tout nouveau centre commercial ! Auchan  City !! Ca y est ? Tout le monde situe ? Bon).

 

Ils et elles (on peu dire une chômiste) arrivent donc en ordre dispersé rue de Tournai, derrière le Saint. Ils et elles cherche le n° 85, puisque l'affichette de tout à l'heure avait craché le numéro gagnant. Ils et elles passent du 75 au 105, reviennent sur leurs pas, recommencent, ne trouvent toujours pas, changent de trottoir pour faire semblant de ne pas chercher (chômiste et con, ça fait cumul et on ne sait jamais). Le manège dure une dizaine de minutes avant que les visiteurs se rendent à l'évidence. Le 85 n'existe pas. Une chômiste, venue de loin  pour déposer un dossier que Pôle emploi lui demande impérativement avant demain, crie à la blague de mauvais goût et cherche la caméra cachée.

 

A peine reconstitué, le groupe se disperse à nouveau pour aller à la chasse à l'info. L'un d'eux préfère jeter un oeil dans ce bel immeuble blanc, voisin de l'hôtel B&B récemment inauguré. A l'intérieur, un ouvrier sur une échelle, perché, s'affaire. "Bonjour, Monsieur l'ouvrier !" s'exclame l'insolent chômiste. "Vous seriez bien bon de me dire si je suis bien  à Pôle Emploi !" A ces mots, se penchant du haut de l'escabeau, l'homme ouvre de grands yeux et laisse tomber l'info : "Vous y êtes, malheureux. Mais les travaux ne sont pas achevés.  Ce sera ouvert le 25 juillet". 

 

Les chômistes auront appris une chose ce jour là. Ils peuvent disparaître des écrans radars pendant une semaine. Hors de portée des conseillers et autres référents. Pôle emploi a bien le droit de déménager. C'est pour mieux les accueillir. En enfer. Mais ça, les chômistes cancers sociaux de la société, ils connaissent déjà.

 

 

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